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Avez-vous remarqué ces dernières années, le retour en force du contreplaqué ?
Il était pourtant tombé en désuétude après son heure de gloire dans les années 50, en étant essentiellement utilisé pour habiller l’intérieur des utilitaires ou en cagettes pour transporter fruits et légumes.
Si le contreplaqué est le chouchou des designers et des architectes, c’est déjà parce qu’il est polyvalent.
Il permet de fabriquer de petits objets ou du mobilier, habiller des murs, des sols, des plafonds, des façades et même réaliser des cloisons ou des charpentes, avec des formes planes ou cintrées (on peut lui appliquer un rayon de courbure).
Crédit photo : Vincent Lamouroux
Il s'utilise nu ou habillé d’un film ou de stratifié, peint, huilé, vernis...
Pour un prix raisonnable, il a l’aspect et le toucher du bois massif mais aussi ce chant rayé (la tranche du panneau) si caractéristique et recherché.
Crédit photo : Fraiheid
Le contreplaqué est aussi plébiscité par les agenceurs, qui ont autant de plaisir à le travailler que du bois massif et savent tirer le meilleur parti de ce matériau grâce à des astuces de fabrication et d’assemblages qui viennent enrichir la réalisation.
L’appui de ceux qui fabriquent est essentiel car un projet n’est réussi que s’il est bien dessiné ET bien réalisé.
Crédit photo : NP Rolpin
Ce matériau est composé de feuilles de bois collées entre elles.
Le collage est réalisé en plis croisés, c’est à dire que le sens de la feuille de bois est tourné à 90° degrés d’une feuille à l’autre.
Comparons la densité du contreplaqué à celle d'autres produits de la famille du bois :
MDF* = 750 Kg/m3 *Medium Density Fiberboard = > medium
Bois massif = 350 à 1100 Kg/m3 (bambou / ipé)
Contreplaqué = 450 à 600 Kg/ m3 (peuplier / pin maritime)
Le ratio finesse / propriétés mécaniques est par ailleurs excellent ce qui permet d’avoir dans la pratique des meubles costauds et fins et permet au designer de travailler sur de belles proportions.
Crédit photo : Amaury Poudray
Un panneau de contreplaqué est moins cher qu’un panneau de bois massif avec un aspect identique sur la face.
Le bois est un matériau “vivant”, dont les dimensions varient légèrement en fonction du degré d’humidité ambiant.
Grâce aux plis croisés du contreplaqué, le joint de dilatation (cet espace de sécurité qui laisse “vivre” le matériau) est beaucoup plus petit et les assemblages très précis sont possibles, permettant ainsi de s’affranchir des fixations chimiques (colle) ou mécaniques (vis, clous et autres quincailleries).
Il est également très résistant en flexion, c’est à dire qu’il se déforme pas ou peu en courbure.
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CONTREPLAQUÉ
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PLYWOOD
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MULTIPLEX
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Le contreplaqué pour être utilisé dans la cadre de l’affaiblissement ou de la correction acoustique et également traiter les bruits d’impacts grâce à certains panneaux spécifiques.
Il ne craint pas l'humidité et les UV.
Avec les finitions appropriées, il peut donc être utilisé à l'extérieur !
Crédit photo : Ora Ito
Ca peut sembler évident mais en utilisant du bois massif, on est limité à la dimension des troncs.
Comme les feuilles de bois utilisées dans le contreplaqué sont produites en déroulant l’arbre et non en le débitant en planches, les limites sont repoussées. Les formats de panneaux possibles peuvent aller par exemple jusqu’à 3,83 mètres de haut par 1,83 mètre de large pour de l’okoumé.
Crédit image : Tim Van de Velde
Résistant même dans des conditions difficiles (humidité, chocs), il fait preuve d’une des plus grandes longévités dans la famille des produits du bois.
Le bois utilisé pour les panneaux français provient de forêts éco-gérées et renouvelées.
En France, dans la grande majorité des cas, les feuilles de bois sont collées entre elles grâce à des colles phénoliques qui après fabrication, n’émettent quasi aucun formaldéhyde (présents dans les produits de construction, l’ameublement, les détergents, qui est la cause d’irritations en tous genres et classés par le Centre International de Recherche contre le Cancer comme une substance cancérogène avérée pour l’homme).
De même, les Composés Organiques Volatils (COV), naturellement présents dans le bois, sont majoritairement éliminés lors de la fabrication des panneaux de contreplaqué.
Les fabricants peuvent ainsi classer une grande partie de leur gamme en classe A ou A+ quant à l’émission de polluants volatils.
Comme il fait parti de la famille du bois, s’il est utilisé dans le cadre de dispositifs pérennes, le contreplaqué permet de stocker du carbone sous forme de carbone organique.
La conductivité thermique avantageuse du contreplaqué en fait un matériau de choix pour la construction de bâtiments avec une bonne efficacité énergétique.
Il faut rester vigilant quant à la provenance du bois qui entre dans la composition des panneaux, notamment en terme d’essence car encore une fois, ça peut sembler basique mais certaines essences ne poussent pas en France et ne viennent pas toujours de forêts éco-gérées.
Les pastilles, ce sont les sortes de bouchons en bois qui ferment les trous laissés par certains noeuds du bois. L’équation est simple: moins il y a de pastille au m² sur un panneau, plus son prix est élevé.
Il reste encore certaines pistes pour perfectionner ce matériau, notamment pour formuler une colle “verte”, issue de la nature plutôt que de la pétrochimie et certains industriels travaillent d’arrache-pied sur ce sujet...
Crédit photo : Yann Déret
EN CONCLUSION
Les qualités intrinsèques de ce matériau sont nombreuses, en plus d'un aspect esthétique très intéressant.
Nous sommes convaincues que le contreplaqué est plus que légitime comme réponse à une volonté de design durable et responsable.